Gilbert Blin a étudié l’histoire du théâtre et la mise en scène à l’Université de la Sorbonne sous la direction de Jacques Scherrer puis de Martine de Rougemont. Maître es Lettres en 1986, Gilbert Blin consacre ses recherches aux opéras de Rameau et à leur relation à la scène, un intérêt qui s’est depuis développé pour englober l’opéra français et le spectacle baroque, ses domaines d’élection comme historien, metteur en scène et scénographe.

De 1981 à 1991, Gilbert Blin a été animateur théâtral dans différents établissements d’enseignement supérieur. Après avoir été instructeur littéraire des élèves officiers de l’École de l’Air, il enseigne l’expression dramatique à l’École Nationale de la Statistique et de l’Administration Économique, et il est Chargé d’enseignement dans le cadre des « Activités Culturelles d’Ouverture » de l’École Centrale des Arts et Manufactures. Pour cette dernière, il a aussi dirigé pendant de nombreuses années le Groupe Théâtral des élèves ingénieurs et, parmi les quarante productions qu’il a programmées, mis en scène le répertoire classique de Corneille, Molière et Marivaux mais aussi des opéras de Purcell et Charpentier.

Pendant ses années de formation artistique, Gilbert Blin a été collaborateur de nombreux metteurs en scène notamment Robert Altman, Pier Luigi Pizzi, Vittorio Rossi, Helmut Polixa et Nicolas Joël. Ces engagements l’ont conduit à travailler sur plusieurs scènes françaises et européennes. En 1987, Gilbert Blin est engagé comme assistant pour la mise en scène à l’Opéra de Paris. Sous la direction artistique de Jean-Louis Martinoty puis de Thierry Fouquet, il travaille à l’Opéra-Comique : de 1987 à 1991, Gilbert Blin collabore à de nombreuses productions avec des artistes de premier rang, notamment Göran Järvefelt, Sir Charles Mackerras et Volker Schloendorff, et des plasticiens prestigieux comme Arman, Bernar Venet et Jennifer Bartlett.

Pour ses débuts, en 1991, Gilbert Blin a mis en scène Werther de Massenet pour l’Opéra de Nancy. Trois ans plus tard, avec Laurent Petitgirard au pupitre, il a présenté à Paris une nouvelle version de cette production à la Salle Favart. En 1995, il a mis en scène Lakmé de Delibes pour l’Opéra Comique, production qu’il reprendra avec succès à l’Opéra de Nancy, l’Opéra d’Avignon, l’Opéra de Marseille, le Grand Théâtre de Bordeaux… En 1996, il est dramaturge pour Carmen de Bizet, mise en scène par David Radok, au Kongelige Opera de Copenhague. En 1999, Gilbert Blin est le premier metteur en scène français invité à l’Opéra d’État de Prague où il présente une nouvelle production de Robert le Diable de Meyerbeer, avec Vincent Monteil au pupitre.

Dans le cadre de ses travaux sur l’opéra du XVIIIe siècle, Gilbert Blin explore l’esthétique de Gluck en occupant différentes fonctions de recherche et de production auprès d’Arnold Östman. Il a été conseiller pour la déclamation pour Iphigénie en Tauride au Théâtre du Château de Drottningholm en 1990, puis pour Alceste au Concertgebouw d’Amsterdam en 1993 et il a dirigé un atelier d’interprétation pour Iphigénie en Tauride à l’Opéra de Massy en 1995. C’est comme metteur en scène que Gilbert Blin est invité, en 1992, au Théâtre du Château de Drottningholm, où a été créée sa production d’Orfeo ed Euridice. Ce spectacle unanimement salué a été filmé par la Télévision suédoise et a connu une nouvelle version en 1998 dans le cadre de Stockholm, Capitale européenne de la Culture.

En 1999, Gilbert Blin fonde l’Académie Desprez, Association Française pour le Rayonnement du Théâtre du Château de Drottningholm, dont il est désormais Directeur Artistique. Grâce à ce cadre de référence, ses recherches sur les modes de production du XVIIe et XVIIIe siècle le conduisent, en compagnie du musicologue Rémy-Michel Trotier, à développer une pratique globale, qui trouve son expression à travers activités de recherches et  mises au théâtre dans différentes structures internationales.

Pour l’Opéra d’État de Prague, en 2001, Gilbert Blin a signé la mise en scène et la scénographie d’une nouvelle production d’Orlando Furioso de Vivaldi et, avec Gilbert Bezzina pour l’Opéra de Nice en 2003, une reconstitution de Rosmira fedele de Vivaldi. Après Teseo de Händel, présenté à l’Opéra de Nice en mars 2007, et dont il signe la direction scénique (mise en scène, décors, costumes et lumières), Gilbert Blin a collaboré de nouveau avec Gilbert Bezzina pour des œuvres d’Alessandro Scarlatti : La Giuditta, oratorio en version scénique présenté à Nice en 2008, puis en tournée en France 2009, et Il Tigrane présenté à l’Opéra de Nice en 2012.

Depuis 2006, Gilbert Blin travaille à un projet de reconstitution des décors et costumes originaux des opéras de Mozart. Avec le metteur en scène tchèque Lubor Cukr, il a présenté Don Giovanni au Théâtre des États de Prague en 2006 et Le Nozze di Figaro à l’Opéra de Nice en 2008.

Aux États-Unis, pour le Festival de Tanglewood, Gilbert Blin a dirigé en 2001 une reconstitution scénique de Thésée de Lully. Avec les musiciens Paul O’Dette et Stephen Stubbs,  il a également mis en scène Psyché de Lully en 2007 à Boston.

En 2008, Gilbert Blin a été nommé Stage Director in Residence au Boston Early Music Festival. Dans ce cadre, il a mis en scène une trilogie d’opéras de chambre anglais, présentée de 2008 à 2011 : Venus and Adonis de Blow, Dido and Aeneas de Purcell et Acis and Galatea de Haendel, production qui a été présentée à Boston, Seattle, Vancouver, Kansa City, Great Barrington et New York. Pour le Boston Early Music Festival, Gilbert Blin a également signé les mises en scène et les décors pour L’incoronazione di Poppea de Monteverdi en 2009, pour Niobe de Steffani en 2011 et pour Almira de Haendel en 2013.

Sa dernière production qui regroupe deux œuvres de Charpentier, La Couronne de Fleurs et La Descente d’Orphée aux Enfers, a été créée à l’automne 2011, reprise pour le Festival de Musique Ancienne de Boston en Juin 2013, et sera présentée à New York en 2014. Pour le Boston Early Music Festival, Gilbert Blin prépare actuellement Il ritorno d’Ulisse in patria de Monteverdi.