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Association Française pour le Rayonnement du Théâtre du Château de Drottningholm

Etudes musicales Des Orages

2000 Naumann

Poésie, déclamation & musique

2002 Dubos

2002 Raparlier   

2001 Bacilly

Poésie, musique & mise au théâtre

2004 Muzio

Descriptif prévisionnel du projet en avril 2000 - page 6/7 04/2000

Annexe 2
Le Cycle des Âges

" Des Orages sera la quatrième et dernière pièce du cycle des Âges, suite d’œuvres pour instrument soliste et électronique enregistrée que j’ai commencée à la fin de l’année 1998. Trois pièces existent donc à ce jour :

  • Des Rivages, pour clarinette et électronique enregistrée ;
  • Des Visages, pour alto et électronique enregistrée ;
  • Des Mirages pour piano et électronique enregistrée.

Cette troisième pièce a été écrite et créée lors du séminaire de composition du festival Bartok, à Szombathely (Hongrie), sous la direction de Michael Jarrell et Marco Stroppa. Elle a particulièrement bénéficié des conseils de ces deux compositeurs. De nombreux éléments de la composition ont été déterminés par le fait que la pièce a été écrite pour une interprète particulière, la pianiste hongroise Judit Vargá.

Dans chacune des pièces du cycle des Âges, j’essaie d’articuler deux éléments hétérogènes :

  • une ligne instrumentale qui est de l’ordre de la " musique pure ", c’est-à-dire abstraite ;
  • une partie enregistrée qui, au contraire, est le plus possible évocatrice de phénomène naturels concrets : le bruit de la mer est aisément reconnaissable dans Rivages, celui du feu dans Visages (Mirages est plus ambigu).

Au fil du cycle, les moyens mis en œuvre ont évolué vers une instrumentalité croissante. Au commencement, je me suis contenté d’utiliser des enregistrements pris dans la nature ; une partie des sons qui remplissent l’espace acoustique de Rivages ont été enregistrés au bord de l’océan. Dans une deuxième étape, j’ai employé l’électronique pour fabriquer de toutes pièces mes sons et le bruit du feu dans Visages est une pure création électronique ex nihilo. Dans Mirages, j’ai définitivement franchi le cap et composé la partie électronique à partir d’un enregistrement de la partie soliste nettement retravaillé au moyen de l’ordinateur : Mirages, du début à la fin, est quasiment un unique son de piano. Ce faisant, j’ai perdu le caractère évocateur qui était certain dans les deux premières pièces.

Pour le retrouver dans Des Orages, j’envisage cette fois une démarche qui s’apparente, de fait, à une méthode scientifique ; pour comprendre et maîtriser le phénomène naturel qu’est la tempête, partir non pas d’une reproduction (un banal enregistrement), mais d’une modélisation – analyse, compréhension, reconstruction – qui sera, bien sûr, d’ordre musical ; reconstruire le son et le déroulement d’un orage, sans pour autant partir de l’orage même.

C’est pour cette raison que je souhaite maintenant utiliser des sons qui sont ceux d’instruments de musique (donc, que l’on peut écrire), mais qui en même temps imitent, ou figurent, de façon très réaliste, les sons de la nature. Cette invention du XVIIIème siècle – que je trouve particulièrement ingénieuse – m’est nécessaire pour résoudre un problème tout à fait contemporain, celui de l’expressivité d’un langage dont les règles sont, la plupart du temps, codées, non figuratives, et donc, purement, en un mot, musicales. "

Rémy-Michel Trotier
Mars 2000

 

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