Bourse
d'étude Piper
: l'oeuvre de Desprez dans le parc de Haga -
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09/2000 |
Henk
J. Elderhorst
Septembre 2000
D
e s p r e z & H a g a
Sommaire
Desprez,
Haga & un photographe
Catalogue
des photographies
Frederik
Magnus Piper
Les
bâtiments de Haga
Desprez,
Haga et un photographe
En 1994, Gilbert Blin passait une
commande à un jeune photographe suédois : Kristoffer Thessman.
La commande portait sur le travail de Desprez à Haga, et plus
précisemment les quatre bâtiments encore visibles aujourd'hui
: les Tentes de Cuivre, la Pagode Chinoise, l'Orangerie et les
Ruines. Le Temple d'Echo, dont l'attribution est douteuse, a
été ajouté aux quatre précédents.
Selon Roland Barthes, la photographie
est un médium de la mort ; et cette affirmation n'est nulle
part aussi paradoxalement logique que quand un photographe fixe
l'image de ce qui semble le moins éphémère : l'architecture.
Il est aussi très significatif que, de
même que leur aspect, tous les noms de ces bâtiments ont été
changés au fil des siècles. Ils ont été connus initialement
comme, respectivement : " le Corps des Gardes Des Dragons,
le Pavillon Chinois, l’Auberge de la Cour, Les Fondations du
Chateau et la Salle Isolée à jour". En termes d'art, ils
sont histoire et ils ont la leur en propre, à commencer par
leur nom.
De fait, ces photographies existent
afin de garder à l'histoire sa précision.
À l'origine ces photographies furent
commandées pour une conférence sur la vie et le travail de
Desprez donnée par Gilbert Blin lors d'une exposition. La
Chimère de Monsieur Desprez a été présentée au Louvre
de février à avril 1994. Régis Michel, conservateur de
l'exposition, choisit de présenter Desprez sous les traits d'un
artiste névrotique, un visionnaire, dont l'oeuvre ne résultait
que de "caprices" et d'imagination.
L'exposition, bien que très belle, ne
rendait compte ni ne mentionnait le travail d'un
architecte-constructeur ; un qualificatif auquel Desprez
pouvait, d'évidence, aspirer. C'est ainsi qu'est née l'idée
d'achever de combler cette lacune, grâce au moyen réaliste par
excellence qu'est la photographie, afin de montrer aux
étudiants une partie de la qualité déployée par Desprez, en
tant qu'architecte de son temps.
Le travail de Thessman a de loin
dépassé la simple illustration et le document d'archive. En
1994, au début de sa carrière dans la photographie, Kristoffer
Thessman a fait un travail très professionnel. Il a pris une
centaine de photos en quelques jours. Puis, il a choisi 25
photographies, montrant les bâtiments sous des angles
différents, de la vue générale aux détails précis.
Les photos en noir et le blanc sont
prises en hiver, quand le paysage est couvert de neige, et ainsi
soulignent la forte détermination du travail architectural et
de la discipline de l'architecte. Il est vrai que le traitement
intemporel nous rappelle d'anciennes photographies d'études
architecturales. Sombres dans la tonalité et dans l'ambiance,
les images décrivent un monde de la mélancolie et de la
réflexion.
La poésie des photographies repose sur
leur relation entre le graphisme pur et leur beauté intrisèque.
Le sentiment donné par Thessman exprime le rêve brisé de
Gustave III et Desprez de faire de Haga un parfait hâvre de
paix, aliant la nature et la civilisation.
Les photographies sont d'une telle
qualité et le travail de Desprez est rendu avec tant de beauté
que l'Académie Desprez veut les partager avec d'autres.
Afin de travailler sur ce projet qui
pourrait prendre la forme d'une brochure, d'une exposition ou
d'un livre, l'Académie Desprez recherche un auteur, capable de
commenter cette collection de photographies.
Catalogue des photographies
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