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                    | Bourse
                      d'étude Raparlier (troisième livret du
                      programme général) : Iphigénie en Tauride de
                      Guillard et Gluck | 07/2002 |  Le
                Programme Poésie,
                déclamation & Musique à l'Âge classique vise à
                examiner et à décrire des sytèmes de correspondances, dans
                des oeuvres écrites pour la scène en France aux XVIIe
                et XVIIIe siècles, entre la structure interne et le
                sens d'un texte littéraire écrit et sa mise en musique par les
                compositeurs. Dans cette période de quelques cent vingt ans, de
                nombreux temps forts révèlent une forte relation entre la
                déclamation parlée au théâtre et la déclamation notée dans
                les opéras, les acteurs du premier inspirant les compositeurs
                des seconds. Cette étude est consacrée à un exemple tardif de
                ce phénomène, avec Iphigénie en Tauride de Gluck ; un
                article de Gilbert Blin, précédemment publié dans sa
                première version dans le programme du Théâtre du Château de
                Drottningholm en 1990 est remanié et augmenté pour accompagner
                une traduction mot à mot du livret. La mise en relation des
                deux pourrait suggérer une méthode destinée aux chanteurs
                qui, de nos jours, étudient ce répertoire.  Projet (troisième livret) : Iphigénie en Tauride de
                Guillard et Gluck
 Lauréat : Gilbert Blin Aux XVIIème
                et XVIIIème siècles, les rapports entretenus par le
                Texte et la Musique étaient très différents de ceux que nous
                envisageons aujourd'hui. On théorisait le français dans nombre
                de traités (de prononciation, et de déclamation parlée
                pouvant s'appliquer à la déclamation chantée), tandis
                que la Tragédie en musique se développait pour proposer une notation,
                noble, idéale, durable, de la musique de la langue. Nous
                faisons ainsi l'hypothèse que c'est bien la structure de la
                langue qui a déterminé la structure de la musique, et non le
                contraire. Chaque ouvrage abordé est ainsi étudié selon un
                point de vue original mais toujours lié à la recherche des
                termes de cette implication. Dans
                cette étude, l'approche retenue est celle d'une mise en
                relation avec la pratique du théâtre parlé. Déjà, au XVIIe
                siècle, un compositeur tel que Lully allait entendre La
                Champmeslé, elle-même l'élève de Racine, pour l'entendre
                déclamer les tragédies de cet auteur et y puiser l'inspiration
                pour ses propres compositions. Un siècle plus tard, Grimm
                écrivait à propos d'une représentation d'Iphigénie en
                Tauride de Gluck dans sa Correspondance Littéraire qu'il
                croyait y entendre une tragédie grecque mise en musique par
                Lekain et Mlle Clairon.  C'est
                ce dernier ouvrage qui a été choisi pour cette étude, avec
                comme point de départ un article 
                de Gilbert Blin, précédemment publié dans sa première
                version dans le programme du Théâtre du Château de
                Drottningholm en 1990,
                année où l'ouvrage a été représenté sous la direction
                musicale d'Arnold Östman. Lorsqu'en 2001 l'Académie
                Desprez expérimentait avec l'Université de Leiden la
                reconstruction de scènes de tragédies de Voltaire, écouter la
                musique de Gluck a été, par un remarquable renversement de
                perspective, d'un grand secours pour imaginer le ton, et le
                rythme de la déclamation. Une version développée de cet
                article, résultat prévu de cette étude, rendra compte de ce
                renforcement du lien entre les deux pratiques.  Joindre
                à cet article la traduction mot à mot du livret réalisée par
                Gilbert Blin pour la production est un moyen de garder une
                mémoire de cette approche à la fois théorique et pratique.
                C'est également -et peut-être principalement- une occasion de
                mettre en avant la nécessité, pour les chanteurs, de mettre en
                oeuvre une déclamation parlée comme pré-requis à leur chant,
                dans ce répertoire. Ensemble, ces documents tendent à composer
                une méthode pour la pratique de la déclamation tragique.  Qui était Raparlier ?
 Raparlier est l'auteur de deux
                importants traités : Principes de la musique et Essai
                sur la Prononciation, l'Articulation et la Prosodie de la langue
                françoise (1772).    
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