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Association Française pour le Rayonnement du Théâtre du Château de Drottningholm

Etudes musicales Des Orages

2000 Naumann

Poésie, déclamation & musique

2002 Dubos

2002 Raparlier   

2001 Bacilly

Poésie, musique & mise au théâtre

2004 Muzio

Descriptif prévisionnel du projet en avril 2000 - page 2/7 04/2000

La machine à vent et la machine à tonnerre
du théâtre du château de Drottningholm

D’après un dessin de Gustaf Kull © 1974-1984

 

Réunir l’harmonica et les sons de Drottningholm

Le lien entre le glassharmonica et le Théâtre du Château de Drottningholm s’est imposé très vite lors de la conception de ce projet. Comme l’instrument, le théâtre est né au XVIIIème siècle ; comme lui, il a été "oublié " pendant tout le XIXème ; comme lui, sa redécouverte au XXème va de pair avec un intérêt croissant de notre époque pour le répertoire ancien. Un des principaux compositeurs qui se sont intéressés au glassharmonica est J.-G. Naumann, compositeur de la cour de Gustave III, qui écrivit pour lui douze sonates ; Marie-Antoinette jouait de l’Harmonica et la plupart des compositeurs dont les opéras sont représentés à Drottningholm en ont joué ou encore ont écrit pour l’harmonica de Verre.

Le projet Des Orages est né du désir de recréer ce lien en associant, dans une pièce contemporaine, le glassharmonica et deux instruments de musique qui ont été retrouvés parmi les machineries du Théâtre du Château de Drottningholm et remises en service :

  • la machine à tonnerre ou " boîte à tonnerre " est un coffre de bois de trois mètres de long, suspendu à un axe horizontal qui traverse son centre, contenant des pierres rondes. Par l’action des cordes, la boîte bascule, et les pierres roulent d’un côté ou de l’autre. La résonance de la boîte, amplifiée par celle de la structure de l’auditorium, imite assez parfaitement le bruit du tonnerre ;
  • la machine à vent est faite d’un cylindre de bois, entraîné par une manivelle, qui frotte contre des bandes transversales de tissu, produisant un chuintement modulable figurant bien zéphirs et aquilons.

Ces machineries, que l’on ne peut pas déplacer physiquement, constitueront le matériau de l’électronique enregistrée. Le glassharmonica, instrument obligé, sera donc joué " en direct " et légèrement amplifié. Il ne s’agit pas, dans ce projet, d’aller jouer de la musique contemporaine à Drottningholm, mais au contraire de " faire entendre Drottningholm " dans une pièce contemporaine. De cette façon, l’œuvre fera sonner, partout où elle sera jouée, ces deux instruments qui sont restés confinés pendant cent vingt ans dans le théâtre silencieux.

Dans Des Orages (qui raconte " l’histoire " d’un orage), l’alliance du glassharmonica et des enregistrements des machines à vent et à tonnerre correspond ainsi à un point de vue historique : il s’agit d’instruments datant du XVIIIème siècle, réunis pour une œuvre qui fait directement référence aux formes musicales de ce siècle. La tempête, prise comme forme musicale, apparaît fréquemment en tant qu’épisode dramatique dans l’opéra du XVIIIème siècle – suffisamment souvent pour que l’on ait adjoint à la machinerie visuelle ces deux machineries sonores. Mais ce genre a également existé, de façon indépendante, sous forme instrumentale – comme par exemple dans les Quatre Saisons de Vivaldi (L’Été). C’est cette seconde tradition, qui était promise à une longue destinée, qu’il s’agit ici de reprendre et de réinterpréter.

Des Orages adopte de la sorte un point de vue figuraliste plutôt que réaliste qui naît d’un souci de traiter musicalement les bruits qui seront inclus dans la partie électronique : des sons qui ne remplissent pas une fonction décorative mais bien une fonction musicale, des sons qui sont traités de façon instrumentale dans l’écriture de la bande. D’où le désir d’employer non pas des enregistrements de vent et de tonnerre, mais des enregistrements d’instruments imitant le tonnerre et le vent : des sons instrumentaux qui sont bien plus évocateur que des prises de sons réalisées directement dans la nature.

 

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