La saison 2000, la première étape du
programme Gustave III, est centrée sur une question qui
peut sembler trop précise voire même anecdotique: quels
rapports Gustave III entretenait-il avec la Musique ?
le souverain appréciait-il l’Opéra-Comique ?
Gustave III lui-même reconnaît ne
pas aimer la musique. Pourtant il porta tout ces soins a la
fondation de l’opéra suédois, comme institution et comme
genre. Autour de projets dont il établissait le contenu
très en détails, le roi réunissait des hommes de talents,
venus de l’Europe entière. Gustave établit dans le
contexte international une place pour l’opéra suédois.
Aujourd’hui si l’institution
royale demeure, les oeuvres, même en Suède, sont rarement
jouées. On s’accorde cependant a en reconnaître l’impact
sur le plan de la conscience nationaliste et de son
expression politique. Gustave III a-t-il, a l’instar de
Louis XIV, utilisé les arts dans un but largement
politique ?
Les livrets et l’esthétique du
genre Opéra-comique semblent bien loin des préoccupations
du roi et de la mission que le souverain ambitionne de
donner a l’opéra. Pourtant lors de ses voyages à Paris,
particulièrement en 1771, le souverain se passionne pour ce
genre. Pourquoi ?
Peut-on faire des arts un manifeste
politique ? Gustave utilisa-t-il, parce que il n’aimait
pas la musique, l’opéra dans le but d’établir "un
lyrisme du nationalisme" ?
Quelle place Gustave réserva-t-il
à l’Opéra-Comique dans sa politique musicale et
dramatique ?
Réfléchir sur les
nationalités et leurs constructions, les cultures et leurs
différences est une mission essentielle de l’Académie,
association qui en tissant de nouveaux liens entre deux pays
souhaite établir une nouvelle réflexion sur la nature de
la culture européenne.
Gilbert Blin
10 Mai 2000
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